Camp de Thiaroye
OUSMANE SEMBÈNE
Camp de Thiaroye
Un film de OUSMANE SEMBÈNE
1988 | Fiction, Drame, Inspirée de faits réels | 157 min | NEW YORKER FILMS
Distributeur
NEW YORKER FILMS
info@newyorkerfilms.com.
Un épisode sanglant peu glorieux de l’histoire. Au Sénégal en 1944, un bataillon de tirailleurs arrive au camp de transit de Thiaroye. Ces hommes ont été enrôlés de force, certains depuis 1940, dans l’armée coloniale française pour se battre en France contre les Allemands. Ils attendent, parqués dans le camp, leur démobilisation et leur pécule. La fierté fait bientôt place à la désillusion devant les promesses non tenues et le racisme de la hiérarchie militaire, les tirailleurs sénégalais se mutinent. On dénombrera vingt-cinq morts et de nombreux blessés, d’autres seront emprisonnés.
Un film écrit et réalisé par : Ousmane SEMBENE
Produit par : Mustafa Ben Jemja, Ouzid Dahmane, Mamadou Mbengue
Musique : Ismaël Lô
Production : Enaproc, Filmi Domirev, Films Kajoor, Satpec, Société Nouvelle Pathé Cinéma
Distribution : New Yorker Films
OUSMANE SEMBÈNE
Auteur d’une douzaine de films dont neuf longs métrages, Ousmane Sembène, écrivain et cinéaste pionnier, militant actif pour la défense du cinéma en Afrique, passe du livre au grand écran pour mieux transmettre ses idées à un public souvent frappé par l’analphabétisme. Dès ses premiers courts, puis avec La Noire de… (1966), distingué par le prix Jean-Vigo, il brosse un portrait sans fard de son Sénégal natal et plus largement de l’Afrique, exposant les luttes d’une société gangrenée par les brimades et les injustices. Le (néo)colonialisme (Emitai, Xala), la perte d’identité d’un peuple avec la fresque historique Ceddo, longtemps censurée par un Léopold Sédar Senghor soucieux de diplomatie, ou encore Guelwaar, sur les relations entre communautés chrétiennes et musulmanes : Sembène met en scène le passé pour mieux fustiger le présent et ses vérités brûlantes. Réglant au passage ses comptes avec son propre vécu de mobilisé, il réalise Le Camp de Thiaroye en 1987, dénonciation vitriolée du massacre des tirailleurs sénégalais, prix du Jury à Venise. Dans les années 2000, avec Faat Kiné puis Mooladé(plaidoyer contre l’excision, récompensé à Cannes), il entreprend une série consacrée à la condition de la femme africaine. Il meurt en 2007, sans avoir eu le temps de terminer son triptyque, mais en laissant derrière lui l’empreinte d’une œuvre puissante, humaniste et engagée, témoignage unique d’un continent fier de sa culture, au cœur palpitant.