JEAN RENOIR

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Biographie

Jean Renoir commence sa carrière de cinéaste en explorateur. Fasciné par les trucages et par les possibilités d’expression du cinéma, il réalise un premier film impressionniste en 1924, La Fille de l’eau. Influencé par Stroheim et l’expressionnisme allemand, il signe Nana (1926), première oeuvre réaliste et critique. Suivent des films de commande ou d’avant-garde comme Charleston (1927) et La Petite Marchande d’allumettes (1928), qui gravitent autour de sa femme Catherine Hessling. Avec La Chienne (1931), qui met en scène Michel Simon, la période réaliste commence, qui va faire de Jean Renoir un cinéaste unique dans le monde. Il retrouve Michel Simon dans Boudu sauvé des eaux (1932). La Nuit du carrefour (1932), où l’on voit son frère Pierre Renoir en commissaire Maigret, révèle ses dons d’observation de la société française. Ces films parlants mettent en valeur son art de la direction d’acteurs, tout en gardant la même qualité visuelle que les films muets. Toni (1934) marque un changement de ton : le cinéaste s’oriente vers un réalisme populiste qui perdure avec Le Crime de Monsieur Lange (1935) et La vie est à nous (1936), en pleine euphorie du Front populaire. Dans un tout autre genre, Une partie de campagne (1936-1946), souvent considéré comme son chef-d’oeuvre, tout imprégné de l’esprit de son père, est une fête pour les yeux. Deux autres oeuvres maîtresses suivent : La Grande Illusion(1937) montre comment les affinités de classe se nouent par-delà les différences nationales, et La Règle du jeu (1939), film prophétique et complexe, mêle farce, drame et tragédie. Jean Renoir est alors au sommet de son art : à la fois producteur, scénariste, réalisateur et acteur, sa maîtrise de chaque scène et de chaque image impressionne. Sa carrière oblique avec la Seconde Guerre mondiale. Il se réfugie aux Etats-Unis et entame une période moins heureuse. Ni son film de propagande (Vivre libre, 1943), ni son adaptation du Le Journal d’une femme de chambre (1946), ni son Homme du Sud (1945) n’emportent l’adhésion. Renoir délaisse le réalisme et les règlements de comptes au profit d’un nouveau spiritualisme. En Inde, il tourne Le Fleuve (1950) dont l’exceptionnelle beauté plastique divise la critique. Ce film montre un Renoir apaisé, qui cultive désormais le plaisir d’esthète de raconter et d’inventer des histoires. Sa maîtrise s’exprime encore dans le feu d’artifice du Carrosse d’or (1952). French cancan (1954), Elena et les hommes (1956) et Le Déjeuner sur l’herbe (1959), références picturales aux maîtres de l’impressionnisme, sont admirés par les inconditionnels du cinéaste.

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