EXIL À DOMICILE

Benoît Prin
Leïla Habchi

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EXIL À DOMICILE

Un film de Benoît Prin, Leïla Habchi

1994 | Documentaire | 52 mn | ETOUCHANE

Producteur
VIDÉORÈME
00 33 3 20 45 01 75
asso.videoreme@wanadoo.fr

Distributeur
ETOUCHANE
+33 06 98 15 19 68
info@etouchane.com

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Synopsis

Alors jeunes mères de famille algériennes, Bakhta, Houria et Messaouda émigrent en France au début des années soixante. Trente années ont passé, la majeure partie de leur vie s’est déroulée à Grande Synthe, une cité ouvrière du Nord de la France. C’est là que leurs maris ont trouvé du travail. Toutes les trois ont vécu une histoire commune dans les mêmes lieux. Elles font partie de la communauté des femmes arabes de Grande Synthe qui se réunit au fil des mariages et des fêtes organisées en commun. Autant d’occasions pour elles comme pour nous de faire ressurgir l’histoire et de dépasser les discours simplistes et globalisants sur l’intégration ou l’Islam en les replaçant dans une réalité complexe et multiforme.

Réalisateur
Benoît Prin

Benoît Prin (1965 – 2025), réalisateur-documentariste, monteur vidéo et ingénieur du son, a grandi à Grande-Synthe près de Dunkerque. Encore gamin au collège Anne Frank, il rencontre Leïla Habchi, avec qui il va partager de nombreuses activités culturelles jusqu’à la fin de sa vie. En mars 1988, leur groupe de musique Bongo Slap - avec Benoît Prin à la guitare et Leïla Habchi au chant -, joue au Palais du littoral, en première partie d’un concert du groupe Carte de Séjour. A la fac de Lille, ils suivent une formation à la communication, tout en s’intéressant aux activités d’associations comme Texture ou Mémoire Fertile, qui militent pour une « nouvelle citoyenneté ». C’est là qu’ils rencontrent le documentariste Michael Hoare, qui les aiguille vers les Ateliers Varan où ils font en 1990 un stage de formation à la réalisation de films documentaires. Benoît Prin réalise dans ce cadre un premier film d’atelier sur SOS ça bouge (Bondy). Titulaire en 1991 d’une licence d’information-communication option cinéma à l’université de Lille III, toujours en binôme avec Leïla Habchi, Benoît Prin participe au lancement de l’association Vidéorème (1991 – 2006). Ce collectif audiovisuel basé à Roubaix comprenant entre autres Nadia Bouferkas et Mehmet Arikan, Patrice Deboosere et Gilles Deroo, Linda Ghorab ou Yohan Laffort, cherche à produire un nouveau discours et de nouvelles formes qui, selon Benoît Prin, ne soient pas cantonnées à la « propagande » ou à la « contre-propagande ». « Avec l’association Texture on avait cette espèce d’utopie : faire de la vidéo dans les quartiers, en faisant participer le citoyen à la formation de sa propre image », raconte-t-il dans un entretien avec l’agence IM’média en 2003 (cf. extrait in « Vous avez dit ‘idiots utiles’ ?! », avant d’expliquer comment, face à la place ambivalente des créateurs d’images dans les mouvements sociaux et l’action politique, ils ont été amenés à travailler de manière autonome. Soucieux de former les gens afin qu’ils s’approprient la construction et la diffusion de leurs propres images, le binôme encadre des ateliers qui donneront lieu à plusieurs films, dont Un lascar chez les Hassas - Hassas = agents de sécurité, gardien en arabe - (1998 – 27 min.) à Tourcoing, ou encore Une Histoire de différence (2002 – 23 min.), une enquête menée par un groupe de jeunes filles sur le sexisme dans le quartier de l’Épeule (Roubaix). Benoît Prin et Leïla Habchi réaliseront par ailleurs plusieurs documentaires au long cours, dont Exil à domicile (1994 – 52 min.), et Les Jardiniers de la rue des martyrs (2001- 86 min.), diffusés sur Arte. En 2004, ils créent l’association Etouchane, du nom de la fille de Benoît, contribuent à des ateliers de formation au niveau international (par ex. à Béjaïa en Algérie), et s’attellent à de nouveaux documentaires, entre production indépendante et films de commande, dont Pont-rompu, Souvenirs d’une rénovation urbaine à Tourcoing (2023 - 63 min.). Sur le même sujet, ils produisent en 2019 le roman-photo On débutait tous, co-signé avec Olivier Derousseau (éditions commune). Au moment de sa disparition soudaine le 10 avril 2025 à Lomme (Nord), Benoît Prin travaillait encore avec Leïla Habchi sur un documentaire avec pour thème la justice alimentaire, dans le cadre d’une résidence d’artistes de l’Université populaire de Grande-Synthe.

LIRE ARTICLES :
Les jardiniers de la mémoire, de Mogniss H. Abdallah, in Hommes & Migrations, 2023
Des filles et garçons des cités en représentation, de Mogniss H. Abdallah, in Hommes & Migrations, 2004

Leïla Habchi

Leïla Habchi, documentariste, réalisatrice et militante contre la double peine est originaire de la banlieue de Dunkerque. Elle a appris à se servir d'une caméra, poser son regard derrière le viseur avec Benoît Prin. Vidéorème, leur «collectif pour le documentaire», produit leurs premiers films. Exil à domicile pousse la porte des HLM, dans le quotidien des mères pas si soumises, et a séduit Arte et RFO. Les Jardiniers de la rue des Martyrs, le second Habchi-Prin, raconte les jardins ouvriers de Tourcoing, où Arabes et Français parlent beaucoup de légumes et très peu de la guerre d'Algérie.

En 2004, Leïla et Benoît créent l'association Etouchane, contribuant à des ateliers de formation au niveau international (par ex Béjaïa en Algérie), et s'attellent à de nouveaux documentaires, dont Pont-rompu, Souvenirs d'une rénovation urbaine à Tourcoing (2023 - 63 min). Sur le même sujet, ils produisent en 2009 le roman-photo On débutait tous, co-signé avec Olivier Derousseau (édditions communes).

Leïla Habchi enseigne le documentaire dans les quartiers, «pour que les gens s'approprient un savoir-faire, qu'ils apprennent à construire  et déconstruire face au message uniforme de la télévision». Elle a également participé aussi aux «missions civiles pour la protection du peuple palestinien». LIRE ARTICLES :
Les jardiniers de la mémoire, de Mogniss H. Abdallah, in Hommes & Migrations, 2023
Des filles et garçons des cités en représentation, de Mogniss H. Abdallah, in Hommes & Migrations, 2004

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