Immigrés en France - Le Logement

Robert BOZZI

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Immigrés en France - Le Logement

Un film de Robert BOZZI

1970 | Documentaire | 52 mn |

Producteur
Dynadia

Distributeur

Site du film

Synopsis

Réalisé en 1970, ce documentaire témoigne des conditions de vie et de logement des travailleurs immigrés en banlieue parisienne, où l’immigration est la plus importante. Le film est constitué de nombreuses interviews de migrants d’origines diverses (Mali, Portugal, Espagne, Mauritanie, Guadeloupe) qui expliquent les raisons de leur venue en France : économiques (pauvreté du pays d’origine), professionnelles (apprendre de nouvelles techniques) ou pour aider la famille restée au pays d’origine.
Les conditions dramatiques de logement des migrants sont également largement exposées, notamment dans une longue séquence consacrée au bidonville d’Argenteuil (95). La rencontre avec plusieurs familles qui y vivent permet de dénoncer les situations d’insalubrité.
Depuis le XIXe siècle, la France est un pays d’immigration majeur en Europe. Après les premières grandes migrations de l’intérieur, la France a accueilli, non sans tensions, des vagues d’immigration de pays limitrophes (Belgique, Italie, puis Espagne) ou européens (Pologne).
Le XXe siècle élargit les horizons migratoires, avec les premières migrations coloniales, même si les migrants européens restent majoritaires jusqu’aux années 1960 (Italiens, Espagnols et portugais en particulier). Dès leur arrivée en France, les migrants sont confrontés aux difficultés de logement. Traditionnellement, ils se concentrent dans des quartiers populaires souvent dégradés, assez largement dans le centre des grandes villes. Au début du XXe siècle, de larges quartiers immigrés se constituent aux portes de la capitale, à l’exemple de la « Petite Espagne » à Saint-Denis.
Après la Seconde guerre mondiale, l’urgence de bras pour reconstruire la France et le contexte de croissance économique encouragent l’immigration. L’ONI (l’Office national de l’immigration) scelle des accords migratoires avec plusieurs pays, comme ceux du Mahgreb, tandis que le patronat encourage l’arrivée de travailleurs migrants. Leurs conditions de logement restent précaires, entre logements anciens et foyers de travailleurs migrants. De nouvelles structures de gestion du logement des immigrés se créent, comme la SONACOTRAL (Société nationale de construction pour les travailleurs algériens).
À la fin de la période coloniale, l’immigration en France prend un nouveau tournant. Dès la signature des accords de paix en Algérie, de nombreux colons nord-africains et des harkis sont rapatriés. Leur nombre est particulièrement important : plus d’un million de personnes, dont près de 500 000 pour la première année. Avec plus de 3 millions d’immigrés et une crise du logement persistante, les logements précaires se développent. C’est la grande période des bidonvilles : plus de 250 bidonvilles, en grande partie en région parisienne, accueillent plusieurs centaines de milliers de migrants, comme à Nanterre, aux Francs Moisins ou à Champigny. Pour ces populations en majorité ouvrières, la précarité et les problèmes sanitaires sont nombreux. Des associations se mobilisent au côté des migrants : en 1966, suite à un incendie d’un bidonville, se crée la FASTI (Fédération des associations de soutien aux travailleurs immigrés).
Les villes communistes de banlieue rouge, qui accueillent un nombre importants d’immigrés, peinent à les loger, dénonçant la concentration des migrants dans certains quartiers, sous la contrainte du pouvoir. Le PCF essaie dans le même temps d’organiser les immigrés, fidèle à sa tradition de groupes de langue, de travail en sections d’immigrés (Section MOI). Dans ces mêmes années 1960, le PCF est confronté à une opposition de gauche sur la question de l’immigration. Le PSU s’empare du sujet, les mouvements d’extrême gauche et les étudiants de 1968 dénoncent le sort fait aux immigrés, sur le plan national mais aussi dans les villes communistes.
Le film « Les immigrés en France et le logement » apparaît dès lors comme une mise au point sur le sujet.
Le film est réalisé en collaboration avec la section MOI du Comité central. Selon la plaquette de présentation, il y a la « volonté d’en faire un acte d’accusation du capitalisme ». Il en ressort surtout un film de témoignages sur la condition des travailleurs immigrés en banlieue parisienne. Constitué de nombreuses interviews, ce documentaire tire également son intérêt d’une longue séquence consacrée au bidonville d’Argenteuil (95). Comme le relève une réaction de la fédération du Val d’Oise [archives Ciné Archives], si le documentaire est pertinent, il ne laisse pas apparaître une réelle perspective politique sur la question du logement des immigrés. Il reste cependant un matériau original pour comprendre la situation des immigrés en France et leurs conditions de vie et de logement.

Générique : production Dynadia
Images : Bruno Muel, Raymond Sauvere, Pierre Li, Jacques Bidou
Son : Antoine Bonfanti, Francis Bonfanti, Alix Comte, Gérard Lamps
Mixage : Alain Garnier
Musique : Claude Reca, Roque Carbajo
Photos : Gerald Bloncourt, Michel Smolianoff
Commentaire : Claude Lecomte dit par Jacques Bidou
Montage : Jacques Bidou

Où voir le film ? Ciné-Archives, Archives françaises du film, Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Forum des images, BNF
Langue : Français
Format, Qualité, Couleur : Noir et blanc, 16 mm
Pays de production : France

Réalisateur
Robert BOZZI
Né en 1941, Robert Bozzi a réalisé plusieurs documentaires, plusieurs fois couronnés de succès. Jusqu’en 1991, il collabore à des titres divers (assistant, preneur de son, co-auteur, chargé de production) ainsi qu’à des productions, pour le cinéma, la publicité ou la télévision. En 1995, il réalise Les Gens Des Baraques, qui obtient un an plus tard le Grand Prix de la SCAM. Il réalise ensuite Ma Famille Américaine en 2000, Taxi Parisien en 2002, et Dieu, Dollar, Le Drapeau Et Napoléon en 2004. Par ailleurs, il est l’auteur de nombreuses séries photographiques.
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