TILO KOTO

VALÉRIE MALEK
SOPHIE BACHELIER

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TILO KOTO

Un film de VALÉRIE MALEK, SOPHIE BACHELIER

2021 | Documentaire | 67 min | LA VINGT-CINQUIEME HEURE

Producteur
3B Production
01 43 13 10 60

Distributeur
LA VINGT-CINQUIEME HEURE
07 60 38 89 64
contact@25eheure.com​

Site du film

Synopsis

Pour le Casamançais Yancouba Badji, le voyage vers l’Europe s’arrête brutalement dans le Sud tunisien après avoir tenté quatre fois la traversée de la Méditerranée depuis les côtes libyennes. Un an et demi « d’aventure » sur les routes clandestines où il faillit maintes fois perdre la vie. TILO KOTO, c’est l’histoire d’un homme brûlé dans sa chair et son âme par un enfer qu’il sublimera par la peinture.

GENÈSE DU FILM
En juin 2017, les réalisatrices Sophie Bachelier et Valérie Malek sont alertées par le docteur Mongi Slim, responsable régional du Croissant- Rouge tunisien : « À Médenine [à quelques kilomètres de la frontière libyenne], le centre Al Hamdi est débordé, les jeunes affluent, ils fuient la Libye. Il faut venir recueillir ces témoignages terribles. »
Mi-juillet 2017, dans le Sud tunisien, nous sommes en repérage. Dans un quartier excentré de Médenine, un immeuble de quatre étages accueille près de 300 « migrants vulnérables » qui vivent entre des couloirs sombres et des chambres exiguës. La plupart d’entre eux ont été récupérés en détresse par la marine tunisienne, après avoir tenté la traversée de la Méditerranée depuis les côtes libyennes. Tous sont animés par une même volonté : rejoindre l’Europe. Nous les écoutons. Ils nous décrivent les réalités économiques de leurs pays, la mauvaise gouvernance de leurs dirigeants, la corruption, les difficultés rencontrées pour obtenir un visa et leur décision de prendre la route pour subvenir aux besoins de leurs familles. Au long de « l’aventure » de pays en pays, puis en Libye, tous ont été victimes de rackets organisés, de tortures, d’esclavage. Mais par delà leurs souffrances physiques et psychiques, ils veulent témoigner de ces trafics d’êtres humains sur les routes d’Afrique et dans le chaos libyen. Pour parler de cette traite inter- nationale, nous choisissons d’articuler le film autour d’un seul homme dont le témoignage est particulièrement fort : YANCOUBA BADJI, Casamançais. Menacé par les escadrons de la mort du dictateur Yahya Jammeh, YANCOUBA BADJI fuit en août 2016 la Gambie où il travaillait depuis dix-sept ans dans son atelier d’installation frigorifique. Le départ se fait dans l’urgence. Il vend son matériel, confie l’argent à un ami et prend la route de l’exil à partir de Tambacounda au Sénégal. YANCOUBA BADJI rejoint en bus Bamako, au Mali, traverse le Burkina Faso jusqu’au Niger. En route, il n’échappe pas aux multiples rackets et tortures. Depuis Agadez, il traverse le vaste désert. Abandonné par son passeur, il finit par rejoindre la Libye où il vivra neuf mois d’horreur, de camps de rétention en prisons… Vendu, contraint d’enterrer les corps de ses camarades torturés, il essaie de fuir en tentant, en vain, la traversée de la Méditerranée vers l’Italie. La quatrième fois, le 27 mai 2017, son Zodiac est récupéré par la marine nationale tunisienne avec 125 autres passagers dont Rose-Marie qui ne survit pas aux sévices subis en Libye et décède dans leur embarcation de fortune. Reclus dans sa chambre durant quatre mois, au centre d’accueil de Médenine, YANCOUBA BADJI est effrayé à l’idée de sortir. Ses yeux, brûlés par le soleil du désert et de la mer, craignent la lumière. Viendra le moment où il devra prendre une décision cruciale : traverser la mer, cette fois via le Maroc, ou rentrer au pays les poches vides. En attendant, il lutte pour sa survie. En novembre 2017, nous revenons filmer, un mois entier, à Médenine et Zarzis où il cherche des petits boulots journaliers.

Un film de : Sophie BACHELIER et Valérie MALEK
Son : Valérie Malek
Montage : Elif Uluengin
Musique originale : Eric Neveux
Coproduction : 3B Productions, Damu et d’eau fraîche production
Distribution : La Vingt-Cinquième Heure Disribution
Presse : Anne-Lise Kontz

Réalisateur
VALÉRIE MALEK

Auteure-réalisatrice, Valérie Malek vit dans le Finistère, en Bretagne. Ses films documentaires et son œuvre vidéographique (exposée dans des centres d’art) s’attachent au portrait, au lien familial, au souvenir réactivé par des rituels comme les déjeuners entre la réalisatrice et sa grand-mère originaire d’Algérie (Les Vendredis). A travers l’histoire de lieux, la vie de communautés, elle questionne la perception de l’art en milieu rural (Une Œuvre dans mon salon), les traumatismes engendrés par la destruction de cabanons (Ma Cabane au paradis) ou d’anciens logements ouvriers (Itinéraire à l’Iroise). Durant près de quinze ans, elle séjourne au Moyen-Orient, notamment au cœur de la société jordanienne. Elle questionne les points de vue occidentaux sur la culture musulmane (Corps et Voiles) et les transformations radicales de la société. En 2017, elle fait le portrait sur un mode intime d’une jeune architecte palestinienne qui veut réhabiliter un camp de réfugiés (Un Autre monde dans tes yeux). Ce film affirme la nécessité de l’utopie pour sortir des impasses politiques et la transmutation d’un passé empreint de douleur en une force.


SOPHIE BACHELIER

Auteure-réalisatrice, Sophie Bachelier vit entre Paris et la Casamance. Elle s’intéresse aux thématiques de l’émigration, de l’exil, de la mémoire, aux destins singuliers bouleversés par l’histoire collective qu’elle tente de restituer depuis plusieurs années sous différentes formes narratives. Sa trilogie documentaire, tournée sur le continent africain, dit l’émigration clandestine du point de vue de celles qui restent, Mbëkk Mi, le souffle de l’océan1, de ceux qui sont en chemin, Choucha, une insondable indifférence, et de ceux qui rentrent au pays, Tilo Koto. En 2017-18, la Biennale de Venise, puis l’Institut français à Saint-Louis-du-Sénégal, exposent sa série Rejected, 12 portraits vidéo d’une minute, filmée dans le camp de Choucha en Tunisie. Son travail la pousse aujourd’hui à expérimenter la fiction. « Le film Tilo Koto est la somme d’une histoire, la mienne, à la croisée d’autres histoires, d’autres expériences qui, au fil du temps, des rencontres, des territoires parcourus, m’a profondément modifiée, a transformé mon regard sur le monde. Les films que je fabrique me dépassent en fabriquant de l’événement et du possible avec celles et ceux que je filme, puis avec les spectateurs. C’est un cinéma qui s’écrit en se faisant, en s’expérimentant. Tilo Koto n’aurait donc pas existé sans ces expériences préalables qui se sont essentiellement déroulées sur trois territoires communs, l’Afrique - particulièrement la Tunisie et le Sénégal -, l’ethnologie et l’image. »


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