VAULX-EN-VELIN, LA RÉVOLTE

Mogniss H. Abdallah
Samir Abdallah
Ahmed BOUBEKER

ACCUEIL | Agence IM'média | VAULX-EN-VELIN, LA RÉVOLTE
PHOTOS

VAULX-EN-VELIN, LA RÉVOLTE

Un film de Mogniss H. Abdallah, Samir Abdallah, Ahmed BOUBEKER

1993-2016 | Reportage | 8 min. 05'' | Agence IM'média

Producteur
Agence IM'Média
agence.immedia@free.fr

Distributeur
Agence IM'média
agence.immedia@free.fr

Site du film

Synopsis

C’est au pied d’un mur d’escalade flambant neuf, censé symboliser la réhabilitation du quartier le Mas du taureau dans la ZUP de Vaulx-en-Velin, que meurt Thomas Claudio, le 6 octobre 1990. Passager arrière d’une moto percutée par une voiture de police, Thomas, d’origine espagnole, avait 21 ans.  Revient alors à la mémoire des habitants de la ZUP un trop long vécu de disparitions violentes à Lyon et dans ses banlieues, dont celles de Wahid Hachichi, de Barded Barka ou de Mustapha Kacir. Pendant quatre jours, la révolte explose. On parlera alors des « émeutes » de Vaulx-en-Velin, point de départ d’un nouveau cycle de révoltes qui s’étendra au printemps 1991 en région parisienne, à Sartrouville et à Mantes-la-Jolie.

L’équipe de l’agence IM’média a tourné à chaud la mobilisation des habitants, au lendemain des événements. Sur place, la parole des gamins, petits et grands, se libère. Il faut prendre le temps de les écouter. « Où il y a de l’injustice, il y a de la violence. Et vice-versa : où il y a de la violence, on trouve tout près l’injustice », dit crânement un des jeunes, très entouré. Au commissariat de police, se pose  pêle-mêle la question des relations avec les habitants, de la formation des policiers, ou encore celle du contrôle de leurs activités. Une idée qui passe mal, comme l’affirme le commissaire, réfractaire à la présence d’observateurs extérieurs autres que des magistrats. Ahmed Boubeker, qui a mené l’enquête à chaud avec Samir Abdallah, pointe de son côté la « demande contradictoire » faite à la police de jouer à la fois un rôle de répression et de prévention. Une demande qui aboutit à « une crise de la notion d’ordre public ». Néanmoins, on parle beaucoup de « dialogue », notamment du côté des pouvoirs publics qui se déplacent et annoncent la création prochaine d’un ministère de la ville.

Deux ans après, retour à Vaulx-en-Velin. Pour Jérôme Faynel, militant actif reconnu sur la scène lyonnaise et entraîneur de boxe à la MJC, il faut partir des jeunes tels qu’ils sont. La boxe, c’est aussi un moyen de communication, mais à la question de savoir s’il y a eu un réel débat sur le bilan des « émeutes », il répond : « Non, très peu. On ne s’est pas posé la question collectivement ». En particulier du côté des travailleurs sociaux ou des services publics.

Cependant, le comité Thomas Claudio, constitué pour assurer le suivi judiciaire de l’affaire qui se conclut par la relaxe du brigadier au volant et la condamnation à 3 mois avec sursis du conducteur de la moto, se transforme en association Agora pour « élargir son champ d’action à la défense de l’ensemble des intérêts économiques, sociaux et culturels des habitant-e-s, avec la ferme intention de ne pas se voir imposer une politique pensée et élaborée à la place des gens » (Pierre-Didier Tchétché Apéa, un porte-parole de l’association).

Ces images ont été tournées entre octobre 1990 et juin 1992 par l’agence IM’média, et figurent pour partie dans le  reportage « Vaulx-en-Velin : la Révolte » (21 min. – 1990), réalisé par Samir Abdallah et Ahmed Boubeker, dans une version courte (5min.) du même reportage, diffusés sur FR3 dans l’émission Rencontres, ou encore dans le  documentaire « Douce France, la Saga du mouvement beur » (69 min. – 1993) de Mogniss H. Abdallah.

Fiche technique :
Format d’origine : Betacam SP
Durée : 8 min. 05 »
Archives : agence IM’média – FR3 Rhône-Alpes
Réalisation : Mogniss & Samir Abdallah & Ahmed Boubeker
Commentaires : Mogniss H. Abdallah et Ahmed Boubeker
Production : agence IM’média 1993

Mots clés : Vaulx-en-Velin – Le Mas du taureau – Thomas Claudio – association Agora – Pierre-Didier Tchétché Apéa – Jérôme Faÿnel – MJC – Police – Justice – Ministère de la Ville –

Réalisateur
Mogniss H. Abdallah

Mogniss H. ABDALLAH, journaliste et réalisateur, est né en 1957 à Copenhague, de mère danoise et de père égyptien. Il vit en France depuis 1966. A la fin des années soixante-dix, il participe à différentes rédactions, dont celle du journal Sans Frontière, ainsi qu'au mouvement des radios libres, puis au réseau des télévisions associatives, dont Zalea TV (début des années 2 000). Il écrit aussi des papiers pour la presse généraliste comme Libération. En 1983, il co-fonde IM'média, une agence de presse multi-média, spécialisée dans les luttes de l'immigration et des quartiers populaires, et réalise de nombreux reportages ou documentaires, en nom personnel ou collectif, parmi lesquels Minguettes 1983, paix sociale ou pacification? (1983); Abdel pour Mémoire (1988);   Douce France - la Saga du mouvement beur (1993); On Marche etc. (1994)... Dans le cadre d'un partenariat européen entre IM'média, Migrant Media, le George Padmore Institute ou New Beacon Books (Londres), il co-réalise et co-produit plusieurs documentaires, dont Britain's Black Legacy (1991),  Sweet France (1992), et Le Syndrome de Hoyerswerda (1994), ainsi que des reportages liés à la mémoire des mouvements  sociaux, politiques ou culturels, ou encore des portraits des protagonistes de ces luttes. L'agence IM'média entretient à cet effet un important fonds d'images d'archives, mis à la disposition de différents projets de production portés par des TV ou des associations. Par ailleurs, Mogniss H. Abdallah écrit régulièrement des articles pour la mémoire des luttes et pour une évaluation critique des médias mainstream ou indépendants, et a publié plusieurs ouvrages, dont Jeunes immigrés Hors les murs (1982), J'y suis, j'y reste ! (2000) et Rengainez, on arrive ! (2012).


Samir Abdallah

Samir Abdallah est né à Copenhague, au Danemark, de l’union du pionnier de l’art moderne égyptien Hamed Abdalla avec sa femme, Kirsten Hamed Abdallah, infirmière danoise. Il vit en France depuis l'âge de 6 ans, où il a acquis la nationalité française. Après des études d'Art dramatique et de Cinéma à l'Université de Nanterre au début des années quatre-vingts, il participe à la création de l’Agence IM’Média avec son frère Mogniss, et réalise de nombreux reportages et documentaires sur l'Immigration pour l'émission Rencontres, sur la chaîne française FR3, entre 1988 et 1991. Il a réalisé seul ou en collaboration de nombreux documentaires, parmi lesquels : L'Islam de France, entre traditions et modernité en 1990 , La Révolte de Veaux-en-Velin en 1991, Voyages au Pays de la Peuge, en 1991, La Ballade des sans-papiers en 1997, Le Siège en 2002, Ecrivains des Frontières, voyages en Palestine(s), en 2004, Quo Va Dis?, en 2006, Après la guerre, c'est toujours la guerre, en 2007, Gaza-strophe, Palestine, en 2009, Candidats pour du Beur?, en 2012, Au Caire de la Rêvolution, depuis 2011... En 1991, il fonde L'Yeux ouverts qui organise des ateliers dans les quartiers, et anime un réseau international de projections publiques de films exprimant un point de vue critique sur le monde contemporain, avec plus de 3000 partenaires associatifs et divers, en France, Europe, pays arabes et Amériques, un réseau baptisé du nom de : CINEMETEQUE qui développe le site de films du même nom.


Ahmed BOUBEKER

Ahmed Boubeker est né à Saint-Chamond (Loire) en 1961 dans une famille originaire de Kabylie. Après des études de sociologie et un parcours militant dans les luttes de l’immigration et des quartiers populaires, il débute une carrière de journaliste (agence Im’Média, Libération, Politis) avant de devenir Maître de conférences puis professeur des Universités. Ses travaux portent sur les migrations, les questions urbaines et sur le suivi des luttes des héritiers de l’immigration postcoloniale depuis les années 1980. Il a participé avec Samir Abdallah à plusieurs reportages ou documentaires sur ces questions, dont Islam de France (26 min - 1989) et Vaulx-en-Velin - la Révolte (20 min. - 1990) produits par l'agence IM'média pour l'émission Rencontres sur FR 3, et intervient à l'écran comme film conducteur de Douce France. La Saga du mouvement beur, documentaire de Mogniss H. Abdallah (69 min. - 1993)  En 1999, il réalise le documentaire Saint-Chamond, terre d'immigration, diffusé sur la Cinquième.iil est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, notamment : Chroniques métissées. L’histoire de France des Jeunes Arabes, éd. Alain Moreau, 1986 ;  Douce France. La Saga du mouvement beur  éd. Im’média, 1993 ; Les mondes de l’ethnicité, Balland, 2003 ; Histoire politique de l’immigration postcoloniale, (codirection avec Abdelali Hajjat) Amsterdam, 1988 ; De Tokyo à Kinshasa, postcolonialisme et postmodernité (Avec Serge Mboukou), L’Harmattan, 2022.


MÉDIAS