NANOUK L'ESQUIMAU
Robert Flaherty
NANOUK L'ESQUIMAU
Un film de Robert Flaherty
1922 | Docu-Fiction | 78 minutes |
Producteur
Pathé Frères
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accueil@pathe.com
Revillon Frères
Distributeur
L’un des premiers films documentaires de long métrage, Nanouk l’Esquimau montre le mode de vie d’une famille inuite de la région de Port Harrison sur la côte est de la baie d’Hudson au Canada : méthodes de navigation, de chasse et de pêche, fabrication d’un iglou…. Il montre aussi la visite du poste de traite : dépôt de fourrures, découverte du gramophone….
Le cinéaste montre la vie nomade de Nanouk à la recherche de nourriture. Durant l’été, il pêche le saumon et le morse sur le fleuve. L’hiver, la famine guette et il est impératif de trouver de quoi se nourrir. L’igloo sert de protection à toute la famille durant la nuit, des vêtements de fourrure protègent contre le froid polaire. Lorsque le jour se lève, la quête reprend et la vie continue.
Fiche technique
- Titre original : Nanook of the North
- Scénario, photo, montage : Robert Flaherty
- Musique: L. Levy
- Sociétés de production : Révillon Frères/Thierry Mallet et Pathé Exchange
- Origine : Franco-Américain
- Date de sortie : États-Unis :
Version restaurée (1998)
- Musique : Timothy Brock, interprétée par The Olympia Chamber Orchestra
- Restauration et transfert vidéo : David Shepard (Film Preservation Associates)
Distribution
- Nanouk, L’Ours en inuktitut, était interprété par un chasseur inuit appelé Allariallak
- Nyla, Celle Qui Sourit, sa femme
- Allee et Cunayou, leurs enfants
Robert Flaherty
Robert Joseph Flaherty est un réalisateur de cinéma américain, né le à Iron Mountain, dans le Michigan, et mort le à Vermont, dans le Montana. Il est souvent considéré comme l'un des pères du film documentaire, terme utilisé pour la première fois lors de la sortie de Moana en 1925, dans un article du New York Sun. Il est considéré aussi comme pionnier ou fondateur de ce que l'on nomme aujourd'hui docufiction ou ethnofiction, une pratique utilisée, d’une façon plus ou moins intense, dans tous ses films depuis Nanouk l'Esquimau. Flaherty est un des premiers à avoir fréquenté ses sujets avant de les filmer. Ainsi, son cinéma repose sur ces liens de complicités. Le cinéma selon Flaherty est un moyen de connaissance et de rapprochement. Il voit ses filmés comme de réels collaborateurs. Il traite sa pellicule sur les lieux même du tournage et projette son film à mesure de son montage et de sa collaboration. Flaherty est le premier réalisateur, qui établit le principe de fréquentation et complicité avec les filmés qui sera cher, plus tard, au cinéma direct, méthode largement utilisée par Jean Rouch dans ses films. Flaherty arrive sur les lieux du tournage sans préconception. Il ne sait pas ce qu'il va trouver sur place et il est toujours dans l'attente d'une révélation. Quand il a trouvé cette révélation, il essaie de la mettre en valeur par sa mise en scène documentaire. Il veut ainsi atteindre l'essence de cette vérité. Il y a mise en scène chez Flaherty. Il dramatise les évènements, engage des acteurs non-professionnels pour jouer dans ses films. Par exemple, Nanouk l'Esquimau ne s'appelle pas Nanouk mais Allakariallak. Il n'est pas en couple avec cette femme et n'a pas ces enfants. Dans L'homme d'Aran le pêcheur n'est pas vraiment un pêcheur, et ce n'est pas réellement sa famille. Flaherty recrée également certains moments qui ont été impossible à filmer. Il déforme aussi la réalité en créant pour Nanouk l'Esquimau un faux igloo pour pouvoir filmer à l'intérieur de celui-ci (un vrai igloo n'aurait pas laissé entrer assez de lumière pour le tournage). Cette déformation de la réalité a été souvent critiquée mais également défendue par des auteurs comme Gilles Marsolais. Celui-ci dénonce le puritanisme de la pseudo-objectivité : il est question avant tout de respecter une vérité profonde. Contemporain de Flaherty, le Portugais José Leitão de Barros est, avec lui, un des pionniers de la docufiction et de l'ethnofiction, avant que Jean Rouch ne les applique d’une façon méthodologique en tant qu’anthropologie visuelle.
Thèmes de Flaherty
Les films de Flaherty sont des films humanistes, contemplateurs, lyriques et épicuriens, à l'image de l'homme. Ce sont des films de combat et de courage, proches du mythe. Ces thèmes sont récurrents chez son cinéma :- la beauté naturelle
- les anciennes traditions
- le regret du passé
- l'entraide familiale
- le conflit de l'homme avec la nature
- l'apprentissage par la souffrance
Filmographie
- 1922 : Nanouk l'Esquimau (Nanook of the North)
- 1925 : The Pottery-Maker
- 1926 : Moana (Moana : A Romance of the Golden Age)
- 1927 : The Twenty-Four Dollar Island
- 1928 : Ombres blanches (White Shadows in the South Seas) (coréalisation avec W. S. Van Dyke)
- 1931 : Industrial Britain (coréalisation avec John Grierson)
- 1931 : Tabou (Tabu) (coréalisation avec F.W. Murnau)
- 1934 : L'Homme d'Aran (Man of Aran)
- 1937 : Elephant Boy (coréalisation avec Zoltan Korda)
- 1942 : La Terre (The Land)
- 1948 : Louisiana Story
- 1949 : The Titan: Story of Michelangelo, (coréalisation avec Richard Lyford et Curt Oertel)