QUAND LES HOMMES PLEURENT...
Yasmine KASSARI
QUAND LES HOMMES PLEURENT...
Un film de Yasmine KASSARI
1999 | Documentaire | 57 min |
Producteur
Les Films de la Drève
0032 488379080
dreve@skynet.be
Distributeur
Le Maroc est un pays qui a une longue histoire du départ de ses hommes. Chaque année, environ 30 000 Marocains traversent le détroit de Gibraltar pour entrer clandestinement en Espagne. 14 000 sont interceptés et renvoyés dans leur pays. 1 000 meurent noyés et 15 000 réussissent à passer. Au-delà des chiffres, ce sont ces hommes, que la réalisatrice a choisi d’interroger avec sa caméra, ceux qui croient encore à un eldorado occidental et n’hésitent pas à se jeter littéralement
à l’eau pour l’atteindre.
NOTE DE RÉALISATION :
Le Maroc est un pays qui a une longue histoire du départ de ses hommes. À l’esclavagisme colonialiste succède un esclavagisme moderne. Le grand capital continue à vider méthodiquement la terre de ses hommes, aidé dans sa besogne par le chômage et la pauvreté croissante dans les pays de destination, et conforté par une bourgeoisie locale qui y trouve aussi son compte : comment un pays déboisé de ses hommes pourrait-il connaître les changements qui naissent des confrontations des classes sociales ? Les pays européens ont besoin du pauvre du Maroc, et le marocain riche a besoin de paix sociale.
Il n’y a pas au Maroc un être qui puisse se vanter de ne compter aucun émigré dans son entourage familial. Un de ces hommes absents, qui revient parfois ou qui ne revient plus… et dont on pèse l’importance uniquement par les sommes d’argent qu’il envoie à sa famille. Un argent payé cher. Un argent payé d’exil, d’humiliation et de solitude.
Ces hommes-là – tout est mis en œuvre pour qu’ils aient dès le premier âge le regard tourné vers l’Europe – croient encore en un Eldorado occidental et n’hésitent pas à se jeter à l’eau pour l’atteindre. La plupart traverse clandestinement la Méditerranée dans des barques, qu’ils appellent la bassine.
Illettrés pour la plupart, mariés pour la plupart, ils sont prêts à acheter l’espoir d’une survie économique contre le seul atout qu’ils ont et qu’ils n’aient jamais eu : la force de leur bras. Leur force physique est mise sur le marché et la rentabilité se négocie au mépris de l’humain. De cet émigré, l’Europe en veut toujours, malgré la crise économique. Mais, à son habitude, elle le préfère dépouillé de son identité et de son être.
« Elle le veut force de travail brut, sans cœur, sans testicules, sans désirs, sans famille, bref, à peine un homme. » Ben Jelloun.
réalisation: Yasmine KASSARI
poème de et dit par Mahmoud DARWICH
image : Dominique Henri
son : Faouzi Thabet
montage : Kahina Attia
producteur délégué et exécutif
Jean-Jacques Andrien (Les films de la drève)
avec la participation de:
Le Centre de l’Audiovisuel à Bruxelles · CBA
L’Unité Documentaire · RTBF, Liège
et le support de
L’Agence de la Francophonie · AIF
La Commission Européenne · DGB
La Région Wallonne
La Communauté Française de Belgique
La Direction Générale de la Coopération
Internationale Belgique · DGCI
Dr Philip Jones
Yasmine KASSARI
Yasmine Kassari est réalisatrice, scénariste et productrice. En 1995, elle signe le court métrage de fiction "Chiens errants", pour lequel elle reçoit plusieurs prix, dont celui du meilleur court métrage du Festival international de Turin 1996. Elle sort diplômée en 1997 de l’INSAS, à Bruxelles. En 1999, elle réalise le documentaire "Quand les hommes pleurent". Elle tourne en 2004 son premier long métrage de fiction intitulé "L'Enfant endormi" pour lequel elle reçoit plus de quarante récompenses internationales, dont le Prix du meilleur film européen de la Mostra de Venise 2004. Elle prépare actuellement son second long métrage de fiction "Manuela". Elle est par ailleurs gérante de sa société de production à Oujda au Maroc et administratrice de la société de production belge, Les films de la drève.
Filmographie Chiens errants (court métrage) 1995 Quand les hommes pleurent... (premier long métrage) 1999/2000 · Lynda et Nadia (court métrage) 1999 En préparation : L'enfant endormi (long métrage)