SWEET SWEETBACK'S BAADASS SONG
Melvin Van Peebles
SWEET SWEETBACK'S BAADASS SONG
Un film de Melvin Van Peebles
1971 | Fiction | 97 minutes |
Producteur
Distributeur
Dans les années 1940, un jeune afro-américain orphelin (Mario Van Peebles) est recueilli par les propriétaires d’un bordel. Durant son service dans le bordel en tant qu’homme à tout faire, il perd sa virginité avec une des prostituées. La prostituée le baptise « Sweet Sweetback » en raison de ses prouesses sexuelles et de son gros pénis.
Devenu adulte, Sweetback (Melvin Van Peebles) est un gigolo qui anime des shows pornographiques dans une maison close. Une nuit, deux officiers de la police de Los Angeles s’entretiennent avec Beetle, le patron de Sweetback (Simon Chuckster) au sujet du meurtre d’un homme noir. Le problème est que la communauté noire fait pression sur les autorités pour trouver absolument un suspect. La police demande la permission d’arrêter Sweetback pour l’accuser du crime et pour le relâcher quelques jours plus tard, par manque de preuves, de manière à apaiser la communauté noire, son proxénète le louant à la police. Beetle, accepte et les policiers arrêtent Sweetback. Sur le chemin du commissariat, les policiers arrêtent un jeune Black Panther nommé Mu-Mu (Hubert Scales) durant une manifestation. Il le menotte à Sweetback, mais Mu-Mu insulte les officiers, ils le sortent de la voiture, lui enlève les menottes et se mettent à le tabasser. Sweetback aide alors Mu-Mu en tapant sur les policiers avec les menottes jusqu’à les rendre inconscients.
La suite du film est la chronique de la fuite de Sweetback, « Running Movie » du quartier de South Central à Los Angeles jusqu’à la frontière mexicaine. Sweetback est capturé par la police et est violemment interrogé au sujet de l’agression sur les officiers de police mais il arrive à s’échapper lorsqu’une émeute éclate. Sweetback se rend chez une femme qui lui coupe ses menottes en échange d’une partie de jambes en l’air. Ses menottes enlevées, sa fuite continue, jusqu’à ce qu’il soit capturé par un gang de bikers de Hells Angels. Le chef du gang est une femme qui est impressionnée par la taille du sexe de Sweetback et elle accepte de les aider, lui et Mu-Mu, en échange d’une relation sexuelle.
La police retrouve Sweetback et Mu-Mu dans le repaire des bikers, mais Sweetback s’échappe à pied tandis que Mu-Mu, blessé, s’enfuit avec les bikers ; l’un d’entre eux (John Amos) est tué par la police avec Mu-Mu. Toujours en fuite, Sweetback est aidé par un homme blanc, touché par ce qui lui arrive, qui accepte d’échanger ses vêtements avec lui. La police retrouve la mère adoptive de Sweetback et elle apprend à la police que son nom de naissance est Leroy. Le film se termine dans le désert où la police de Los Angeles est à sa poursuite accompagnée de chiens policiers.
En passant la rivière Tijuana délimitant la frontière mexicaine, Sweetback jure : « Watch out! A bad ass nigger is coming back to collect some dues » (« Faites gaffe ! Un nègre dangereux va revenir pour régler ses comptes »).
Fiche technique
- Réalisation et scénario : Melvin Van Peebles
- Directeur de la photographie : Bob Maxwell
- Musique : Melvin Van Peebles – Earth, Wind & Fire
- Montage : Melvin Van Peebles
- Maquillage : Nora Maxwell
- Effets spéciaux : Cliff Wenger
- Production : Melvin Van Peebles et Jerry Gross
- Société de production : Yeah
- Société de distribution : Cinemation Industries
- Format de production : Format 16mm – format des imprimés 35 mm – 1.37 : 1
- Budget : 150 000 $1
- Box office : 15 200 000 $1
- Durée : 97 minutes
- Sortie :
Distribution
- Melvin Van Peebles : Sweetback
- Mario Van Peebles : Sweetback enfant
- Simon Chuckster : Beetle
- Hubert Scales : Mu-Mu
- John Dullaghan : Commissaire
- West Gale :
- Niva Rochelle :
- John Amos : le biker
- Rhetta Hughes : la petite amie
- Nick Ferrari :
- Ed Rue :
- Lavelle Roby :
- Ted Hayden :
Contexte historique
Le film est montré pour la première fois au public en 1971, époque marquée aux États-Unis par la fin de la guerre du Viêtnam.
Martin Luther King est mort. Woodstock annonce l’émergence de la culture psychédélique et les bavures policières se multiplient.
C’est dans une Amérique au racisme exacerbé et violent que les responsables des studios hollywoodiens décident de prendre une mesure symbolique en ouvrant leurs portes à trois réalisateurs noirs-américains, avec l’idée de la refermer aussitôt après eux. Ainsi Gordon Park (La colline des potences puis Les Nuits rouges de Harlem), Michael Schultz Car Wash et Melvin Van Peebles pour Watermelon Man sont les trois seuls à profiter de cette opportunité.
Melvin Van Peebles
Melvin Van Peebles, né le à Chicago, est un acteur, scénariste, réalisateur, compositeur, producteur et monteur américain. Il vit à Mexico peu de temps, gagnant sa vie en peignant des portraits, avant de revenir aux États-Unis, où il commence à conduire des tramways à San Francisco. Ses premiers écrits parlent de cette expérience de conducteur de tramway. Ce qui au départ est un petit article et quelques photographies devient le premier livre de Van Peebles, The Big Heart. Un jour, un passant suggère à Van Peebles de devenir réalisateur. Il tourne son premier court métrage, Pickup Men for Herrick en 1957. Il réalise deux autres films dans la même période. Après avoir terminé ses premiers courts, il part à Hollywood pour chercher du travail, mais ne parvient pas à trouver quelqu'un désireux de l'engager comme réalisateur. À New York, Melvin rencontre un homme qui a vu ses films, qui les a adorés et veut les projeter en France. Il s'expatrie donc outre-atlantique. En France, Van Peebles apprend la langue et est embauché pour traduire le magazine Mad en français. Il collabore également au magazine Hara-Kiri. Il commence à écrire des pièces de théâtre en français, utilisant le sprechgesang (parlé chanté) venant de l'écriture musicale, quand les mots sont parlés sur la musique. Cela l'amène à réaliser son premier disque, Brer Soul. Avant d'entrer à Hollywood, Van Peebles réalise un film en France, La Permission, dont le synopsis est le suivant : la rencontre à Paris entre un Noir, militaire, et une jeune française (jouée par l'actrice française Nicole Berger, par ailleurs décédée accidentellement peu après le tournage), puis à son retour de permission, le GI est consigné, et sa promotion suspendue. Le film est primé à San Francisco en 1968. Son premier film à Hollywood est Watermelon Man, une comédie écrite par Herman Raucher. Le film raconte l'histoire d'un raciste ordinaire, blanc, qui se réveille dans la peau d'un noir et se trouve rejeté par ses amis, ses collègues et sa famille. En 1970, Van Peebles tourne un documentaire sur le Powder Ridge Rock Festival, interdit par la justice. Van Peebles écrit et dirige ensuite son film le plus connu, Sweet Sweetback's Baadasssss Song. En 2004, son fils Mario réalise un documentaire pour expliquer la genèse de ce film. Sweet Sweetback rencontre un succès énorme et marque le début de la Blaxploitation, l'émergence d'un mouvement cinématographique fait par et pour les Noirs. Filmographie comme réalisateur :
- 1957 : Sunlight
- 1957 : Three Pickup Men for Herrick
- 1963 : Cinq cent balles
- 1968 : La Permission (The Story of a Three-Day Pass)
- 1970 : Watermelon Man
- 1971 : Sweet Sweetback's Baadasssss Song
- 1973 : Don't Play Us Cheap
- 1989 : Identity Crisis
- 1995 : Vrooom Vroom Vrooom
- 1996 : Gang in Blue
- 1996 : Tales of Erotica
- 2000 : Le Conte du ventre plein
- 2003 : The Real Deal (vidéo)